Le 19 janvier dernier, le président Trump signait avec son homologue chinois Xi Jinping un accord commercial qu’il qualifiait de « beaucoup plus important et bien meilleur » qu’il ne l’avait espéré. Le Donald n’est jamais avare d’autocongratulations. Quatre mois plus tard, il n’a plus à la bouche que menaces et sanctions à l’égard de la Chine. Le Covid-19 est passé par là. Il est désormais loin d’être certain que Pékin puisse respecter l’accord signé qui, dans sa « phase 1 », prévoyait que la Chine augmenterait de 200 milliards de dollars en deux ans (2020-2021) le volume de ses acquisitions de biens américains (surtout énergétiques et agricoles) afin de permettre à Washington de réduire de 20 % son gigantesque déficit commercial avec Pékin.

Comme ailleurs, la croissance s’est effondrée en Chine : en chute de 6,8 points au premier trimestre, elle devrait se situer entre 0 et 2 % cette année – son niveau le plus bas depuis 1976. Et le ministre du Trésor américain, Steve Mnuchin, a beau menacer – si Pékin ne respecte pas sa signature, « il y aura des conséquences significatives » sur la relation bilatérale –, il n’est pas certain qu’il ait les moyens de sa politique. Une clause, commune dans ce type d’accord, prévoit une renégociation « en cas de désastre naturel ou d’autre événement imprévisible ». Les États-Unis auront du mal à faire admettre que la pandémie n’entre pas dans la catégorie du « désastre imprévu ».

De cela, vraisemblablement, Trump n’a cure. Dès le Covid-19 apparu, il a pointé du doigt la responsabilité chinoise. Et plus son pays s’enfonçait dans la crise sanitaire et économique, plus il a fait de la Chine l’objet prioritaire de ses accès de rage, qui sont, comme on le sait, fréquents. Désormais, il souhaite lui imposer une nouvelle et forte hausse des tarifs douaniers. Il n’a, pour le moment, « aucune intention de discuter » avec son alter ego chinois. Quand ses propres services spéciaux laissent entendre que la preuve n’est pas &eacu

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