« Ce n’est pas le fait de nommer qui est péjoratif et qui ostracise le malade, c’est le nom. Cancer. Aussi longtemps que l’on considérera une maladie déterminée comme “maligne”, comme un prédateur invincible, et non comme une simple maladie parmi d’autres, la plupart des cancéreux seront plongés dans le désarroi en apprenant de quoi ils souffrent. La solution ne consiste pas à cesser de dire la vérité au malade, mais à rectifier l’idée que l’on se fait de cette maladie, à la démystifier. Il n’y a pas si longtemps, apprendre que l’on avait la tuberculose revenait à s’entendre condamner sans appel – de la même façon que le cancer est aujourd’hui, dans l’imagination populaire, synonyme de mort – et il était courant de taire le nom de sa maladie au tuberculeux et, après sa mort, à ses enfants. »

La Maladie comme métaphore, trad. M.-F. de Paloméra, Christian Bourgois, rééd. 2021

 

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