Le cancer ? Wilhelm Reich refusait d’y voir une tumeur maligne, formée par des cellules déréglées qui prolifèrent dans le corps. Selon lui, elle résultait d’une perturbation de la fonction sexuelle. Et, pour permettre de favoriser « l’énergie de la vie », il a inventé le terme « orgone », à partir des mots orgasme et organisme.

De famille juive ukrainienne, Reich a appris la médecine à Vienne et s’est spécialisé en psychiatrie. Disciple dissident de Freud, il a été exclu en 1934 de l’Association psychanalytique internationale. Cela ne l’a pas empêché de poursuivre ses travaux aux États-Unis où il a publié, notamment, La Biopathie du cancer.

Mais Reich ne s’est pas contenté d’écrire. Il a fabriqué une cabine équipée de plaques métalliques qui étaient des « accumulateurs d’orgones », de manière à « attirer l’énergie vitale présente dans l’atmosphère » pour la mettre en contact avec des personnes. Celles-ci éprouvaient, paraît-il, diverses sensations de chaleur ou de froid, des picotements, des fourmillements… et même, pour certaines, une excitation sexuelle. Cela a valu à Reich des poursuites judiciaires, puis en 1957 une condamnation à la prison, où il est mort la même année, victime d’une crise cardiaque.

On ne peut pas dire que ce brillant chercheur, qui a fini par perdre les pédales, ait beaucoup fait avancer la connaissance du cancer. Son invention a servi néanmoins un jeune réalisateur de cinéma plein de promesses, appelé Allen, qui, dans Woody et les Robots (1973), mettait en scène l’orgasmotron, une machine censée provoquer un orgasme immédiat à ses joyeux utilisateurs. Il n’était plus question du cancer. Heureusement, car ce sujet se prête mal à la science-fiction, et encore moins à la gaudriole. 

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