Soldat et sentinelle
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Tout de suite, j’ai compris.
J’avais lu cette scène, je l’avais vue, d’autres me l’avaient racontée. J’ai reconnu cette qualité de silence. Ces rides soudaines sur le front du médecin, ses yeux plissés, cette manière de tenir la radiographie face à la fenêtre de son cabinet, jouant avec la lumière pâle de l’hiver.
J’ai su. Avant même qu’il ne prononce la phrase. Dans son regard revenu à moi, il n’y avait ni tristesse ni embarras. Seuls ses sourcils froncés disaient la gravité. Je ne respirais plus. Je savais qu’il me faudrait conserver ce souffle. Le garder au fond de moi, comme une arme de dernier recours. Un naufragé, prisonnier d’une coque de bateau retournée. J’allais devoir économiser mon air. Et aussi mes gestes, mes mots, ces petits riens qui font la vie.
– Il y a quelque chose.
C’était dit. Quelque chose, l’autre mot du cancer. Avant même que se mettent en place le protocole, les consignes, les guérisseurs, les tombereaux de médicaments, on repart avec ce sac de pierres.
Quelques jours plus tôt, ma femme m’avait appelé au télép
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