Dans le paradoxe du Grec Zénon d’Élée, Achille ne rattrape jamais la tortue partie avant lui. Faut-il alors accepter le pire comme on accepte la mort ? Drôle et apocalyptique, l’œuvre du Chilien Óscar Hahn n’interdit pas l’espoir, elle le déplace. Le poète glisse sous la porte des faire-part de deuil avec son nom et son adresse. Les lirez-vous ?
La tortue
ne se presse pas
Elle sait
qu’en allant lentement ou rapidement
elle arrivera fatalement
à destination
Achille aux pieds légers
court à toute allure
mais il n’arrivera ni avant
ni après
La tortue et Achille
franchiront le seuil
à l’heure fixée
On ne peut courir
contre la montre
Extrait de Peine de vie et autres poèmes, traduit de l’espagnol par Josiane Gourinchas
© Cheyne, 2016, pour la traduction française