Dans un court recueil éclairant, Il y a urgence ! Les géographes s’engagent, Florian Opillard et Thibaut Sardier exhument une image tout droit sortie de nos cauchemars, celle de l’horloge de la fin du monde. Nourrie des menaces qui planent sur l’humanité, cette création symbolique affiche désormais 23 heures, 58 minutes et 30 secondes. Jamais depuis son inauguration, en 1947, n’a-t-elle été si avancée. « La fin semblant si proche, il pourrait être tentant de tout lâcher et, perdu pour perdu, d’aller au bout du macabre réveillon qui nous conduira dans le mur, écrivent les auteurs. Mais le cadran a une particularité : il est l’un des rares qui peut se mettre à tourner en sens inverse. » Encore faut-il, pour cela, adopter les bons choix collectifs, contre le réchauffement climatique, l’extinction de la biodiversité ou les menaces nucléaires. Et donc marteler l’« urgence à agir ».

L’urgence découle le plus souvent d’un choix politique

C’est sur ce terme clé d’« urgence » que se penche ce numéro spécial du 1 hebdo, conçu sous un double patronage. D’un côté, le Festival international de géographie, rendez-vous unique pour penser le monde, qui se tient à Saint-Dié-des-Vosges du 29 septembre au 1er octobre. De l’autre, le programme de recherches Popsu (pour Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines) qui croise les savoirs scientifiques et l’expertise de terrain pour faire évoluer villes et territoires. Une alliance exceptionnelle, qui permet de concilier réflexion et cas d’étude autour d’une poignée de chercheurs. Ensemble, ils esquissent un tableau des principales urgences qui guettent la France, qu’elles soient climatiques ou sociales. Mais ils rappellent, surtout, pourquoi l’urgence découle le plus souvent d’un choix politique. Il ne tient qu’à nous d’en être les victimes, ou les acteurs, tant qu’il n’est pas (encore) trop tard. 

 

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