Son combat pour l’IVG
En tandem avec la journaliste brésilienne Gabriela Costa, notre reporter a rencontré quatre habitantes de São Paulo : Aniely, 20 ans, noire et lesbienne, qui milite pour le droit à l’éducation ; Rebeca, une mère célibataire devenue la figure de proue du combat pour l’avortement ; Edna, chrétienne évangélique, qui, à 50 ans, a pu entamer des études supérieures ; Theresa, une septuagénaire sur le point de s’exiler en Amérique pour échapper au « communisme ». Leurs portraits dessinent le tableau d’une société fracturée et divisée.Temps de lecture : 5 minutes
On l’avait avertie. Revendiquer le droit à l’avortement auprès de la Cour suprême ne serait pas sans conséquence. Surtout lorsqu’on est la première Brésilienne à s’y risquer. Dans un pays où l’IVG est un crime puni de trois ans d’emprisonnement – excepté en cas de viol, de mise en danger de la santé de la mère ou d’absence de cerveau chez le fœtus –, Rebeca Mendes, dont le cas ne répondait à aucun de ces trois critères, avait toutes les chances de passer du statut d’étudiante en droit à celui de porte-parole d’une cause encore loin d’être unanimement défendue. Le monde voudrait la connaître, entendre son histoire, l’admirer ou la honnir…
La trentenaire n’a pas eu le choix. Mère célibataire et salariée précaire, elle ne pouvait accueillir un troisième enfant décemment. Depuis le logement en sous-sol qu’elle occupe avec ses deux fils dans un quartier pauvre de l’est de la ville, elle a donc écrit à la plus haute instance judiciaire du pays pour demander l’autorisation de mettre fin à sa grossesse. En vain. Contrainte d’avorter à l’étranger, el
« Le désenchantement prédomine »
Cecilia Baeza
Quelle est actuellement l’atmosphère politique au Brésil ?
Le Brésil n’a jamais connu par le passé une telle polarisation sociale et politique. Cela ne cesse d’étonner les Brésiliens eux-mêmes, qui ava…
[Histoire d’eaux]
Robert Solé
Selon l’ONG brésilienne Contas Abertas (Comptes ouverts), les pots-de-vin distribués entre 2006 et 2014 par l’entreprise de construction Odebrecht auraient pu permettre d’acheter 83 944 ambulances, dans un pays où l’on meurt encore de ne pa…
Méfiez-vous du chat qui dort...
Jean-Paul Delfino
Jamais, peut-être, deux peuples ne se seront autant aimés que ceux de la France et du Brésil. Leur relation, enthousiaste, passionnée, reste cependant marquée par le sceau du malentendu. Les Brésiliens s’imaginent que tous les Français so…