On l’avait avertie. Revendiquer le droit à l’avortement auprès de la Cour suprême ne serait pas sans conséquence. Surtout lorsqu’on est la première Brésilienne à s’y risquer. Dans un pays où l’IVG est un crime puni de trois ans d’emprisonnement – excepté en cas de viol, de mise en danger de la santé de la mère ou d’absence de cerveau chez le fœtus –, Rebeca Mendes, dont le cas ne répondait à aucun de ces trois critères, avait toutes les chances de passer du statut d’étudiante en droit à celui de porte-parole d’une cause encore loin d’être unanimement défendue. Le monde voudrait la connaître, entendre son histoire, l’admirer ou la honnir…

La trentenaire n’a pas eu le choix. Mère célibataire et salariée précaire, elle ne pouvait accueillir un troisième enfant décemment. Depuis le logement en sous-sol qu’elle occupe avec ses deux fils dans un quartier pauvre de l’est de la ville, elle a donc écrit à la plus haute instance judiciaire du pays pour demander l’autorisation de mettre fin à sa grossesse. En vain. Contrainte d’avorter à l’étranger, el

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