Pour une fois, proposons un chiffre : cent millions de tonnes. C’est une malédiction. C’est la masse de plastique, tous déchets confondus, dont il faudrait débarrasser la planète.

Ces cent millions-là sont aussi un gisement. À condition de savoir recycler. Certaines vieilles techniques existent, pas fameuses pour l’environnement. En broyant, on détruit le potentiel de la matière. Et comme, pour accélérer le processus, on ajoute quelques petits produits nocifs, de fines particules se dégagent qui n’ont rien de plus pressé que d’aller se faufiler dans le sol où elles gagnent les nappes phréatiques. En un mot, le bilan n’est pas glorieux.

D’autres méthodes se font jour. On fait travailler des enzymes naturelles, dont chacun sait le caractère glouton. De leurs actives mandibules elles dévorent les chaînes de polymères. Le cycle peut recommencer. Vive cette nouvelle chimie, que l’on appelle «  verte » ! La politique est l’art du possible. La chimie aussi.

Vive la plasticité ! Laquelle, nous dit Alain Rey dans son dictionnaire, est « la souplesse, la propriété qu’ont certains tissus de pouvoir se reformer après avoir été lésés ». 

Tout cela, bien sûr, est vertigineux. À nous de décider jusqu’où nous voulons aller, dans le possible. Mais à ne rien changer de nos pratiques, une chose est certaine : nous courrons vers de l’impossible (à vivre).

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