Raoul Ponchon - Palais Bourbon
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LA SÉANCE EST OUVERTE
Crétin ! Canaille !
Pitre ! Abruti !
Chameau ! Volaille !
Paquet ! Outil !
Traître ! Ganache !
Crapule ! Vache !
Fourneau ! Morveau !
Goujat ! Ordure !
Oie ! Âne ! Daim !
Vieille gravure !
Tourte ! Gredin !
Mule ! Bélître !
Escroc ! Filou !
Pourri ! Marlou !
Crapaud ! Moule ! Huître !
Tinette ! Égout !
Melon ! Ragoût !
Topinambou !
Charogne ! Andouille !
Cochon ! Salaud !
Abcès ! Pou ! Veau !
Gourde ! Fripouille !
Torchon ! Varpouille !
Muffle ! Assassin !
Flic ! Argousin !
Colis ! Pouacre !
Fait en fiacre !
Poussière ! Gaz !
Fleur de Mazas !
Feignant ! Perruque !
Déchet ! Eunuque !
Enflé ! Loupiat !
Galapiat !
Lavement ! Bûche !
Dégeulbi ! Cruche !
Cambrioleur !
Vieux sénateur !
Sabot ! Pantoufle !
Poison ! Maroufle !
Gros patapouf !
Béni-bouf-bouf !
Singe ! Chabraque !
Fistule ! Pet !
Eau de bidet !
Punais ! Morbacque !
Dos ! Souteneur !
Zut ! Et ta soeur ?
Sauté ! Sautiche !
Va te fair’fiche !
Mauvais berger !
Va te coucher !
Réjouissance !
Lâche ! Excrément !
Pied ! Allemand !
Gland de potence !
Baron d’mes deux !
Zola ! Gâteux !
Juif ! Moule à claques !
Olibrius !
Fœtus ! Déflaque !
Dreyfus ! Anus !
Fumiste ! Gouape !
Rasta ! Cocu !
Asticot ! Cu !
Ferme ta boîte
Grand dégoûtant !
Ou j’saut’dedans.
Bran... je t’em.....
Mange… fumier !
Pour que rien s’perde
Vacher ! Va ch...
(On passe à l’ordre du jour.)
1898
« Il y a des colères qui sont parfaitement saines », répondait Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy. De quoi regretter le temps où, dans Le Figaro, la chronique parlementaire voisinait la chronique théâtrale ? Et où les députés se lançaient des noms d’oiseaux, plus encore qu’aujourd’hui ? L’énumération ci-dessus reflète une époque où l’inventivité lexicale des politiques se teintait malheureusement de racisme et d’antisémitisme. C’est Raoul Ponchon qui s’en fait le témoin. Raoul Ponchon, le poète des cabarets et des bistros, qui tint des chroniques hebdomadaires rimées dans la presse « dite légère, parce qu’elle n’est pas lourde », selon le mot de son ami Verlaine. Il y pastichait les odes célèbres, autant qu’un ministre de l’Intérieur souhaitant « Une ère de repos et de tranquillité / Si nécessaire à la reprise des affaires / Depuis longtemps languissantes et poitrinaires ». Mais, surtout, il célébrait le vin en sage qui « ne sort jamais sans son tire-bouchon », en oiseau ivre, « bon qu’à chanter sur terre ». Que lui jette la première pierre celui qui n’a jamais pouffé à un bon mot à l’Assemblée. Rappelons-le en cette période d’engagement : c’est aussi à sourire que sert la poésie.
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