EN FÉVRIER 2001, Oussama Ben Laden est désigné par le directeur de la CIA, George Tenet, comme l’ennemi public numéro 1 des États-Unis. Le chef d’Al-Qaïda incarne alors une nouvelle forme de guerre sainte, le djihad global. Il n’a personnellement rien inventé, mais a su appliquer, et surtout mettre en scène, les théories de ses deux compagnons, le Palestinien Abdallah Azzam, ancien dirigeant des Frères musulmans jordaniens, et l’Égyptien Ayman al-Zawahiri, qui avait été impliqué dans l’assassinat de Sadate en 1981.

Au cours de son histoire, l’islam a connu successivement, selon des normes précises, un djihad de conquête, puis un djihad défensif afin qu’une population donnée résiste à une occupation étrangère. Pour Azzam, il n’y a plus de frontières : les musulmans du monde entier sont appelés à chasser les Soviétiques d’Afghanistan ; tandis que pour Zawahiri, il faut combattre à la fois les « infidèles » et leurs alliés musulmans. Le martyre est érigé en sixième pilier de l’islam, à côté de la profession de foi, de la prière rituelle, de l’aumône légale, du jeûne du ramadan et du pèlerinage à La Mecque.

Ben Laden, fils d’un milliardaire saoudien, pose en ascète dans une grotte d’Afghanistan, avec tous les attributs d’un chef religieux, politique et militaire. Son style moyenâgeux ne l’empêche pas d’utiliser toutes les armes de la cyberguerre.

En arabe, « al-qaïda » signifie aussi bien « la base » que « la règle ». La règle de base, si l’on peut dire, sera formulée en février 1998 par Ben Laden : « Tuer les Américains et leurs alliés, qu’ils soient civils ou militaires, est un devoir qui s’impose à tout musulman qui le pourra, dans tout pays où il se trouvera. » Globalement, il était difficile d’aller plus loin… 

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