Le pétrole renchérissait comme jamais. Il devait à présent se cacher, être escorté, entouré des fastes dus à un souverain. Les flambées des années 1970 ou 2000 paraissaient dérisoires. Le baril avait atteint les 310 dollars et n’en démordait pas depuis près de six mois. Du fond de ses chambres d’hôtel, Katrin, fascinée, regardait les diagrammes clignotants des experts expliquant les lois de la formation des prix, soulignant que le monde avait basculé dans une ère inédite de récession. Elle voulait comprendre la valse des chiffres. La demande et la spéculation étaient telles que le marché spot menait la danse, transactions de gré à gré à court terme, contrebalancées par les pressions des États et les nationalisations de plusieurs grandes compagnies pétrolières. Il semblait qu’avec 310 dollars on eût dépassé le prix permettant de calmer la demande et de satisfaire les pays producteurs. Une bulle psychologique digne de l’an mille soutenait le baril 20 à 30 dollars trop haut. Le brut de qualité Dubaï à destination de l’Asie restait le plus prisé, suivi par le Brent de la mer du Nord que livrait la Norvège (...). Le mouvement était devenu s

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