Au pays de l'or noir
À quoi ressemblerait un monde en cure de désintoxication pétrolière ? Éléments de réponse avec une analyse du verdissement affiché des pays du Golfe, une enquête sur la fin de l’or noir en Île-de-France et un entretien autour de la nouvelle stratégie des majors : après les carburants, le plastique et les engrais.Temps de lecture : 3 minutes
Baril
Un baril équivaut à 159 litres de pétrole (son poids varie selon la qualité du pétrole, avec une moyenne de 0,13 tonne). Cette contenance est héritée des fûts à liquide utilisés à Pechelbronn, en Alsace, à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les producteurs de Pennsylvanie, bientôt imités, ont repris les technologies d’extraction alsaciennes.
Marée noire
L’expression « marée noire » date du naufrage du Torrey Canyon en 1967 (120 000 tonnes de brut « libérées » près des Cornouailles britanniques). L’augmentation du trafic maritime pétrolier s’est régulièrement accompagnée d’accidents de supertankers. Mais les déversements les plus spectaculaires sont le fait des plateformes pétrolières : environ un million de tonnes lors de l’incendie de l’Ixtoc 1 dans le golfe du Mexique, en 1979, et plus de 600 000 tonnes après l’explosion de Deepwater Horizon au large de la Louisiane, en 2010.
Oléoducs
Les oléoducs transportent le pétrole sur de longues distances. Le plus long au monde (plus de 4 000 kilomètres) a pour nom Droujba (« Amitié », en russe) et relie la Russie à l’Allemagne et à la Croatie. Les oléoducs font souvent l’objet de prélèvements clandestins. En 2011, dans un bidonville de Nairobi, au Kenya, un oléoduc explose et entraîne la mort de plus de 100 personnes. Plus à l’ouest, le projet controversé Eacop, porté par TotalEnergies, consiste à transporter du pétrole de l’Ouganda vers un port tanzanien de l’océan Indien. Sa construction est accusée de déplacer des milliers de personnes et de mettre en danger la biodiversité.
Offshore
La production offshore, en pleine mer, a démarré à grande échelle dans les années 1950, à des profondeurs de 200 mètres. Elle atteint aujourd’hui 400 à 2000 mètres et l’on commence à explorer les eaux plus profondes. En 2006, dans le bassin de Santos, au large de Rio de Janeiro, est découvert un gigantesque champ pétrolier à 2000 mètres de profondeur. Produit principalement par l’Arabie saoudite, les États-Unis et la Russie, le pétrole offshore correspond à 30 % de la production mondiale.
Non conventionnel
Le pétrole non conventionnel regroupe toutes les techniques d’extraction autres que les puits pétroliers classiques. On y trouve le pétrole de schiste, piégé dans la roche-mère et que l’on extrait par fracturation hydraulique : un mélange d’eau et de produits chimiques est injecté à très haute pression dans le sous-sol afin de fracturer la roche et de faire « remonter » les hydrocarbures. Les découvertes de gisements exploitables selon cette technique ont multiplié les réserves par quatre depuis 2000 et ont permis aux États-Unis de retrouver leur place de numéro 1 mondial de la production d’hydrocarbures.
Le pétrole non conventionnel inclut également les sables bitumineux, dont les principales réserves se trouvent au Canada. Le bassin de l’Orénoque au Vénézuéla, lui, est très riche en pétrole lourd ou extralourd, un liquide très visqueux qui nécessite des techniques d’extraction plus complexes.
« Il faut changer de paradigme, aller vers l’Homo sobrius »
Emmanuel Hache
L’économiste Emmanuel Hache analyse les évolutions du marché pétrolier et se penche sur les raisons de la hausse actuelle des prix. Surtout, il nous alerte sur la nécessité de repenser notre consommation en vue de tenir nos objectifs climatiques.
[À la pompe]
Robert Solé
Dilemme cornélien dans une station-service devant deux pistolets distributeurs. Standard ou premium ? Tous les carburants ne se valent pas.
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