Bien qu’elle ait été beaucoup décriée, la décision du Conseil constitutionnel concernant la réforme des retraites n’est pas surprenante. Ce dernier, comme à son habitude depuis 1958, s’en est remis à la culture du précédent et de la prudence : il a exercé un contrôle de proportionnalité restreint à l’adéquation des objectifs du législateur avec la Constitution, sans chercher à s’immiscer dans des questions de gouvernance et avec la volonté de donner un raisonnement propre et relativement restreint. À l’instar des juges de la Cour suprême américaine, les Sages de la rue Montpensier adoptent souvent une posture d’« autolimitation » dans leur office. Cette décision témoigne à la fois d’une vitalité institutionnelle et d’un certain classicisme dans la vision qu’a le Conseil de son rôle de contre-pouvoir. En pensant que le Conseil constitutionnel pouvait aborder cette question en ayant en vue l’horizon social et popula

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