En 1940, alors que la guerre fait rage en Europe, Roosevelt est élu président des États-Unis pour la troisième fois. Plus de 40 % des électeurs se sont abstenus : de quoi inspirer au grand William Carlos Williams ce poème minimaliste et inquiet. Seul avec son chien, ce vieil homme est indifférent au vote en cours – mais qui se soucie de lui ? 

Soleil chaud, brise tranquille
un vieil homme est assis
 
sous le porche d’une
maison brisée –
 
des planches aux fenêtres
le plâtre qui tombe
 
d’entre les pierres
il caresse la tête

d’un chien tacheté

Traduction inédite de L.C.
« Election Day », 1941, repris dans The Collected poems of William Carlos Williams, vol. II, New Directions, 1988

 

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