Depuis 1979, les élections européennes permettent aux citoyens de l’Union européenne d’élire leurs députés au suffrage universel direct. C’est un parlement supranational unique au monde, dont l’impact est bien plus important qu’on ne le croit. Depuis le milieu des années 1980, le Parlement européen a en effet acquis de plus en plus de compétences. Il intervient désormais à parts égales avec les États membres sur bon nombre de sujets : les politiques économiques, environnementales, la recherche… à l’exception certes de la défense et d’une grande partie de la politique étrangère. La participation à ce scrutin est moyenne, même si elle a augmenté en 2019 pour se situer à 50 %. On peut espérer une légère hausse en juin 2024.

Le nombre de députés de chaque État est proportionnel à sa taille : ce sont donc les pays les plus grands qui pèsent le plus – L’Allemagne, puis la France, l’Italie et l’Espagne. 

Il est toujours difficile de faire des pronostics sur les résultats, mais on s’attend, sans grande surprise, à un beau score des partis d’extrême droite, mais aussi des partis aux programmes sociaux et environnementaux qui parlent aux plus jeunes. L’inconnue se situe au niveau des partis traditionnels, de centre droit, libéraux et sociaux-démocrates, qui détiennent actuellement la majorité. Sauront-ils maintenir cette majorité ?

Il faut préciser que le nombre de députés de chaque État est proportionnel à sa taille : ce sont donc les pays les plus grands qui pèsent le plus – L’Allemagne, puis la France, l’Italie et l’Espagne. Or, dans chacun de ces pays, l’extrême droite est très présente. Le Rassemblement national, l’AfD, La Lega de Matteo Salvini, Fratelli d’Italia et Vox sont tous très bien placés dans les sondages. On peut donc s’attendre à une augmentation assez nette de la représentation de l’extrême droite au sein du Parlement. Actuellement, ces partis disent ne pas s’opposer à l’existence de l’Union européenne, mais vouloir la changer de l’intérieur. Cela tient évidemment du discours. Toutefois, les partis d’extrême droite ont la particularité de former deux groupes politiques et non un seul au sein du Parlement européen. Il ne faut donc pas surestimer leur cohésion. Au sein du Parti populaire européen (PPE), qui représente la droite classique, il est à prévoir que la question de faire alliance ou non lors de certains votes avec ces partis donnera lieu à des désaccords internes, comme c’est le cas dans les enceintes parlementaires nationales.

En tout cas, si les partis traditionnels, « mainstream », qui défendent l’intégration européenne devaient perdre leur majorité, ils se verraient obligés de composer avec ces partis eurosceptiques qui feront tout pour enrayer l’avancée de l’intégration européenne. 

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