Aux États-unis, Trump contre-attaque
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Le 11 novembre 2023, Donald Trump dit à ses partisans, transportés, que l’heure de la « revanche » va bientôt sonner. Une fois réélu président des États-Unis, en novembre prochain, il imposera sans tarder un nouvel ordre qui préservera leur domination pour toujours. Il commencera par « armer le ministère de la Justice » pour que son propre pouvoir ne puisse plus être contesté et pour que cette institution envoie au cachot ses « ennemis », que le milliardaire traite de « vermine » à « déraciner ». Un langage aux relents nauséabonds. Durant sa campagne électorale de 2016, Trump avait laissé ses partisans cibler dans ses meetings son adversaire, Hillary Clinton, en scandant à tue-tête : « En prison, en prison ! » Magnanime, il n’avait pas mis sa menace à exécution. En 2024, il passera à l’acte, a-t-il promis. Il musellera ses adversaires, ces agences fédérales indépendantes, incarnation de l’« État profond » qu’il honnit, à commencer par le FBI (la police fédérale) et de nombreux ministères, et il désignera des « procureurs spéciaux » afin de poursuivre Joe Biden et sa famille. Deux groupes de réflexion trumpistes, la fondation Héritage et le Centre pour renouveler l’Amérique, ont produit un gros livre, le Projet 2025, qui détaille toutes les mesures d’urgence à adopter pour mettre au pas l’appareil d’État et paralyser l’opposition dès le premier jour.
Il menace de désarticuler le système électoral
Une grande part de l’Amérique s’inquiète. Est-ce de la rhétorique de campagne ou faut-il prendre Trump au mot ? Les deux, mon capitaine. Donald Ayer, vice-ministre adjoint de la Justice des États-Unis sous le président George Bush père (républicain, donc), se dit « atterré ». Mais les fidèles de Trump exultent quand il leur dit « je suis votre guerrier, votre justice » et désigne l’élection de 2024 comme « la bataille finale ». Selon les sondages, Trump serait vainqueur si le scrutin avait lieu aujourd’hui. En attendant, il menace de désarticuler le système électoral. La Cour suprême doit bientôt décider si, oui ou non, un homme qui a appelé ses partisans à récuser par la force le résultat d’une élection peut être candidat. Si elle dit « oui », ce sera une terrible défaite pour la démocratie. Si Trump perd en justice, il pourrait appeler son électorat à ne pas attendre le scrutin pour s’engager dès maintenant dans une tentative de paralysie de la démocratie américaine.
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« Les Européens se soucient beaucoup de la démocratie en tant que principe, mais ils sont très insatisfaits de son fonctionnement », insiste le politiste Hanspeter Kriesi. Professeur de politique comparée à l’Institut universitaire européen de Florence, Hanspeter Kriesi décrit la façon dont la re…
[Cybersolution]
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« Le problème serait réglé avec la cyberdémocratie. Pour voter, chacun pourrait se prononcer à distance, d’un simple clic, sur son ordinateur ou son téléphone. Ce serait plus économique, plus rapide, plus écologique et d’ailleurs plus démocratique, puisque les personnes âgées, malades ou atteinte…
Vont voter…
En poster, ce numéro présente un planisphère sur lequel sont mis en évidence les près de soixante pays où auront lieu de grandes élections nationales au cours de l’année et l’indice de démocratie de leur régime.