[Cent sens]
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Je suis sensible au bruit et à la lumière vive. Au parfum de la rose et à l’odeur de moisi.
Je suis sensible à la douleur et aux démangeaisons, comme à la caresse du vent.
Je suis sensible au froid et sensible du foie.
Je suis sensible à l’acidité du yaourt, à l’amertume du pamplemousse et à la douceur du chocolat.
J’ai noté chez moi une hausse sensible de ces sensations en une vingtaine d’années, mais cela s’est fait insensiblement.
Je suis sensible au sourire des femmes, aux Nymphéas de Monet et au ciel qui rougeoie quand le soleil se couche.
Je suis sensible à la moindre critique. J’envie la cuirasse de ces hommes politiques à qui des années de combats ont fait la peau dure.
Ma corde sensible n’arrête pas de vibrer. Je suis sensible aux drames que vivent les Ukrainiens, les Soudanais, les Ouïghours, les Haïtiens, les Gazaouis, les familles d’otages israéliens… Je suis une âme sensible dont le bonheur est altéré par l’idée de la plus légère souffrance.
Je suis sensible au sort des sans-papiers, des sans-abri, des sans-emploi, de tous les sans-le-sou. Mais pas au point de partager avec eux mon logement ou mes revenus : ce serait sensiblement au-dessus de mes forces. Serais-je, au fond, un sans-cœur ?
La psy à qui je confiais mes tourments m’a sensibilisé à mon hypersensibilité. Elle l’a fait avec tact et douceur, me tenant des propos très sensibles.
J’ai bien conscience que tout ce que je dis tombe sous le sens. Mais le sujet est trop sensible pour que je m’engage dans des considérations aventureuses.
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout. Je suis très sensible à votre compliment.
« Les émotions, elles aussi, sont mortelles ! »
Hervé Mazurel
L’historien Hervé Mazurel nous montre, bien que cela puisse paraître contre-intuitif, comment nos perceptions et l’expression de nos émotions sont en grande partie modelées par les sociétés dans lesquelles nous vivons.
[Cent sens]
Robert Solé
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