C’est une pure expression de peur, d’effroi et d’amour. Un homme, le cou enfoncé entre les épaules, serre contre sa tête celle d’une toute jeune fille, dans la pénombre de la nuit, une main sur sa joue. Au-dessus de grands yeux, le front est plissé, parcouru des rides de celui qui s’inquiète et qui souffre. Son regard à elle est à peine visible. Ils ont l’un et l’autre la bouche entrouverte. Le journal au-dessus d’eux porte un titre comme un phylactère : « Tempête sur l’Europe ». Nous sommes en 1941 et la situation des Juifs, dont font partie Felix Nussbaum qui s’autoportraiture ici et sa nièce Marianne, n’est même pas à décrire. On le sait : ils sont ontologiquement co

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