« L’étranger », de Charles Baudelaire
Temps de lecture : 1 minutes
« L’étranger » de Baudelaire paraît quatre-vingts ans avant le roman de Camus. S’il y a eu emprunt, expliqua le romancier au sujet du titre, « il était inconscient et de réminiscence ». L’écrivain partage avec le poète-dandy une même sensation d’exil, la même attention aux misérables. Mais sa révolte sera autre, par-delà le piège de la solitude.
– Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
– Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
– Tes amis ?
– Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
– Ta patrie ?
– J’ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté ?
– Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L’or ?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
– J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !
Paru pour la première fois dans La Presse, le 26 août 1862, et repris dans Le Spleen de Paris, en 1869.
« Cette difficulté de se sentir dans le monde est très actuelle »
Michel Agier
Michel Agier, spécialiste de la question des migrations et des réfugiés, développe à partir de l’œuvre de Camus une réflexion sur le sentiment de mal-être et d’inadéquation.
[100 %]
Robert Solé
Le journaliste et écrivain Robert Solé raconte ici son parcours personnel : né au Caire, il a choisi, demandé et obtenu par naturalisation d'être français.
Felix Nussbaum, le grand Autre
Thomas Schlesser
Un décryptage par l'historien de l'art Thomas Schlesser d’un tableau de Felix Nussbaum, peintre assassiné par les nazis.