On imagine souvent la transition écologique comme un long processus au cours duquel des habitudes se mettent en place progressivement, à mesure que croît notre sensibilité aux questions environnementales. D’abord on tâtonne, parfois on craque et, généralement, quelques piqûres de rappel sont nécessaires pour changer réellement ses gestes quotidiens. Chez les Bannier, ce ne fut rien de cela. Plutôt un coup d’éclair, une rupture nette du jour au lendemain. Stéphanie et François n’étaient pas des écolos dans l’âme. L’une neurologue, l’autre anesthésiste, leur priorité a longtemps consisté à élever leurs trois enfants du mieux possible, tout en jonglant avec un emploi du temps professionnel bien rempli. Il y a quinze ans, un documentaire sur les conséquences de la mondialisation en Afrique les avait bien chamboulés un peu, mais ils avaient vite oublié. Le drame se passait loin, ils ne se sentaient pas tellement concernés.

En 2019, un infirmer recommande à François une vidéo du militant Pablo Servigne postée sur YouTube. Le couple découvre alors les ressorts de la collapsologie. Plusieurs semaines de suite, captivés, ils occupent leurs soirées à visionner d

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