Longtemps, dans les débuts du 1, nous fûmes voisins de bureau avec Michel Rocard. On était avertis de sa présence par l’odeur de tabac qui s’échappait du couloir. Il ne nous refusait jamais une discussion, un entretien, un papier, lui qui passait ses journées à « gratter », comme il nous le disait de sa voix encore puissante et grave, entre deux terribles quintes de toux. Le cérémonial était simple et se répétait pour notre plus grande joie. On cognait à sa porte entrouverte. Il faisait signe d’entrer. Et c’est lui qui, l’œil pétillant par-dessus ses demi-lunes, demandait : « Vous avez cinq minutes que je vous raconte 

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