« Je parle anglais, français, banlieue »
Meggy Pyaneeandee, banlieusarde et originaire de l’île Maurice, croit au pouvoir des symboles, comme celui d’un discours prononcé devant 10 millions de téléspectateurs. Plongée dans sa France, en cette Journée internationale des droits des femmes.
Le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, est symbolique. Avec tout ce que la force du symbole peut, et tout ce qu’elle ne suffit pas à résoudre. À sa manière, Meggy Pyaneeandee incarne cette ambiguïté.
Il y a les combats quotidiens – aller à l’école en banlieue ZEP et intégrer Sciences Po, apprendre à aimer son corps, racheter la maison de ses parents perdue sur une décision de justice – et l’importance de les rendre visibles. Meggy croit au pouvoir des symboles, et a décidé, très tôt, de servir de porte-voix – des femmes, des pauvres, des minorités. Cela passe par le langage qu’elle revendique, comme par un discours prononcé un samedi soir devant dix millions de téléspectateurs. Une occasion qui, lorsqu’on a 22 ans, qu’on est une femme, mauricienne, banlieusarde, ne se présente d’une seule manière : en concourant à Miss France.
À 27 ans, elle revient dans cet entretien sur ses principales fiertés et rappelle que si la lutte contre les inégalités de genre, de classes, de races est un combat quotidien, il ne faut jamais se priver de scène.
À quoi ressemble votre France ?
J’adore le quartier de Réaumur, dans le 2e arrondissement de Paris. C’est le juste milieu entre le Paris populaire – pas très loin de la gare du Nord, de Château rouge – et le Paris bobo. C’est aussi le premier quartier où mes parents ont posé leurs valises en arrivant de l’île Maurice. On vivait à quatre dans un appartement de 10 m2.
« J’ai compris pourquoi il fallait six générations pour sortir de la pauvreté »
Mon père a travaillé comme maçon et on a pu déménag…