L'endométriose existe, même à quatorze heures de pirogue de Cayenne
Il y a encore quelques semaines, personne ne parlait d’endométriose en Guyane. Jusqu’à ce que Laurianne Gresset crée son association. Alors qu’un plan de lutte contre cette maladie méconnue est lancé depuis un mois, Zadig s’intéresse à l’un des territoires où l’accès aux soins et à l’information questionne.
Lorsqu’elle décroche une première fois, Laurianne Gresset, 26 ans, sort de la banque, où elle vient d’ouvrir le compte de son association, EndoAmazones Guyane. La nuit, « lorsque tout redevient calme », elle s’attache à rendre l’endométriose plus visible sur son territoire, la Guyane. Au réveil, elle rejoint la Caisse d’allocations familiales et traite les demandes de RSA, d’allocations aux adultes handicapés…
Pour Laurianne, il y a « la France », comme une idée qu’elle se figure, et « la France » où elle vit. Elle nous raconte la Guyane, ce territoire d’eau et de forêts, avec ses propres contraintes pour se déplacer, où l’on ne se soigne pas comme en métropole. Un territoire difficilement accessible par endroits, où l’on peut faire quatorze heures de pirogue pour se rendre à la capitale.
À quoi ressemble votre France ?
Je suis née à Cayenne, et lorsque j’étais au collège on a déménagé à Remire-Montjoly, une petite ville à quinze minutes de la capitale. Ma mère est haïtienne et mon père d’origine guadeloupéenne. À Cayenne, j’aime me promener sur la place des Palmistes, on s’y retrouve souvent avec des amis pour partager un bon repas, comme sur la place des Amandiers. Mais je pense que l’endroit que je préfère, c’est le bourg de Montsinéry, à vingt minutes de Cayenne. On fait des activités nautiques, on s’y promène… J’aime beaucoup les longues balades vers 17 h 30, lorsque le soleil commence à se coucher, et les tra…