Bernard, l’homme qui fait danser l’Europe
Alors que le pays déconfine la danse, Zadig a rencontré un spécialiste des pistes, Bernard Coclet. Ce professeur de technologie à la retraite organise chaque année, dans sa ferme familiale à Gennetines, dans l’Allier, le Grand Bal de l’Europe.
« Bientôt la réouverture, je suis sur les starting-blocks. » Ce matin, Bernard est enjoué. De son fauteuil, il fixe la cour de sa ferme familiale. « Je pense à cet été, quand au même endroit, 3 000 personnes danseront pendant quatorze jours et quinze nuits. » Chaque année, elles viennent de France, de Pologne, d’Espagne, de toute l’Europe, danser la mazurka, la valse, la Scottish dans ce village de l’Allier. C’est le Grand Bal de l’Europe, lancé en 1990 par Bernard et des centaines de passionnés.
Alors qu’on se défait peu à peu des gestes barrière, Bernard raconte comment les corps se parlent. Fenêtre sur une France sans prudence tactile, à quelques jours de la réouverture des boîtes de nuit, et discussion ouverte sur l’ancrage. Celui des pieds pendant une bourrée, celui d’un monde paysan qui se transforme.
À quoi ressemble votre France ?
La France, c’est pour moi un ensemble de frontières nées de mariages forcés et de guerres. On a construit le pays en partie comme ça. Alors ce qui m’intéresse ce n’est pas vraiment le pays, ce sont les gens. Grâce à la danse, j’ai pu voir des lieux exceptionnels, mais un tas de pierres bien empilées, à Paris comme à Venise, reste un tas de pierres bien empilées. Ce qui m’intéresse, ce sont les personnes qui les font vivre.
« Chaque année, on est 3 000 à venir de l’Europe enti…