La médecine de l’Everest
Au pied du mont Blanc, Christine Janin, première Française à avoir gravi l’Everest, accompagne les malades en rémission à trouver un second souffle. En partenariat avec le trimestriel Zadig, fenêtre sur une France qu’on gravit et qu’on redescend, avec patience.
photo Jérôme Gorin
Elle parle de son association comme un prolongement d’elle-même, son « bébé », glisse des métaphores sportives et des mantras bienveillants. Christine Janin, 64 ans, a accompagné de nombreuses expéditions sur les plus hauts sommets du monde, et d’autres plus difficiles encore – les sommets de la guérison, tout aussi ardus que l’Everest.
De sa fenêtre, le mont Blanc se dessine. Elle évoque les synchronicités de la vie, ce qui la révolte, ce qu’elle a construit en une vie d’engagement… On pensait parler ascension, on découvre les après-sommets.
À quoi ressemble votre France ?
Ma France, ce sont des paysages forts : la mer et la montagne. Je suis bretonne, ma famille maternelle vient du Finistère sud, de Douarnenez, et mes grands-parents et arrières grands-parents ont créé les premières conserveries de sardines. Enfant, j’y passais tous mes étés, c’est un lieu ressourçant pour moi, mon endroit de cœur, en quelque sorte.
Ensuite, il y a eu la montagne, la Haute-Savoie. Je vis maintenant à Chamonix depuis plus de vingt ans, je vois le mont Blanc depuis ma fenêtre… C’est le sommet que je porte le plus dans mon cœur. Je l’ai fait quinze fois, c’était mon lieu d’entraînement pendant une époque, un incroyable terrain de jeu.