Quotidienne

Un parcours du combattant : « En PMA, on court après le temps »

Marie Deshayes, journaliste

Charlotte Bourdin est référente pour le Haut-Rhin de l’association BAMP, qui rassemble des personnes ayant recours à la procréation médicalement assistée. Aujourd’hui, un couple sur quatre est concerné par le problème de l’infertilité. 

Un parcours du combattant : « En PMA, on court après le temps »
photo Charlotte Bourdin

À quel moment avez-vous décidé de militer pour la défense de la procréation médicalement assistée (PMA) ?   

J’ai rejoint début 2021 le collectif BAMP que j’ai découvert pendant le confinement, parce que tous les centres de PMA étaient mis à l’arrêt. On était également en pleine discussion sur le projet de loi de bioéthique. L’association demandait l’autorisation du DPI-A : c’est un diagnostic préimplantatoire qui a pour but de vérifier si l’embryon est viable d’un point de vue chromosomique. Cette technique, interdite en France, existe dans d’autres pays comme la République tchèque ou l’Espagne. C’est ce qui fait que ces pays ont de meilleurs résultats aux FIV que nous parce qu’ils n’implantent que des embryons viables (environ 20 %), alors qu’en France, on implante tous les embryons. 

Votre engagement vient aussi de votre histoire personnelle ?

J’ai eu un parcours de PMA pendant quatre ans et demi, dans trois centres différents, avec mes gamètes et celles de mon mari, à partir de mes 27 ans. J’ai une insuffisance ovarienne précoce : j’ai 33 ans et des ovaires proches de la ménopause. 

Seulement quatre FIV sont prises en charge par la Sécurité sociale. Si le DPI-A était autorisé, on ne transférerait pas des embryons non viables et cela nous donnerait des chances supplémentaires. 

Mais apparemment, ça a fonctionné quand même [on entend son bébé derrière].

Oui (rires). Mon petit garçon a dix mois. Je ne pourrai pas dire exactement ce qui a fait que ça a marché. Mais dans le dernier centre, on a fait des examens qui ne sont encore pas reconnus par la Sécurité sociale et pour lesquels notre association demande le remboursement car ils peuvent être assez onéreux. Le dernier test nous a coûté entre 600 et 700 euros. Il faut pouvoir se l

24 octobre 2022
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