Quotidienne

« Il m’était impossible de rester en Russie »

Marie Deshayes, journaliste

Nastya Rodionova était journaliste et écrivaine en Russie. Il était inconcevable pour elle de ne pas pouvoir s’exprimer librement sur la guerre en Ukraine ; elle a donc décidé de s’installer en France. Rencontre à L’Atelier des artistes en exil, à Paris.

« Il m’était impossible de rester en Russie »
Nastya Rodionova est accompagnée par L’Atelier des artistes en exil. Elle y retrouve d'autres artistes russes mais également ukrainiens. photo Marie Deshayes

Quand êtes-vous arrivée en France ?

Je suis arrivée en France le 7 avril, avec mon mari et nos trois enfants de 3 ans, 12 ans, et 14 ans. 

Quand la guerre a éclaté le 24 février, j’ai réalisé qu’il m’était impossible de rester en Russie car on ne pouvait pas parler ouvertement, manifester, et je ne pouvais plus travailler en tant que journaliste. Je travaillais également en tant qu’écrivaine et toutes mes activités ont été mises en suspens. Avant la guerre, peu de médias étaient indépendants, mais il était possible de parler des prisonniers politiques, de procès politiques, de s’exprimer sur les réseaux sociaux… Après le 24 février, très rapidement, le gouvernement a promulgué de nouvelles lois qui ont rendu mon travail infaisable. Or, il était impossible pour moi, en tant que personne, de ne pas parler de la situation. 

Avant de partir, j’ai participé à des actions avec une association de résistance féministe et pacifiste : j’ai fabriqué des croix chez moi en indiquant le nombre de victimes de cette guerre, qui touche y compris les femmes et les enfants. Ce n’est pas une opération spéciale, c’est une guerre, et nous devrions y mettre fin. J’ai placé ces croix dans différents lie

10 octobre 2022
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