Laura : désir d’Europe et coût de la vie
Comment l’Union européenne s’imprime dans une famille ? À l’occasion de la semaine de l’Europe, mais loin des traités, Zadig raconte la vie d’une fratrie des Deux-Sèvres, les Lamporte, influencée par le prix des céréales et un stage Erasmus + en Angleterre.
Sur son fil Facebook, Laura, 22 ans, retombe parfois sur les photos d’une famille qui réside à Plymouth, en Angleterre. Les Rhaman l’avaient accueillie plusieurs semaines pendant son stage en restauration, un dispositif financé par Erasmus +. Laura préparait un bac professionnel de cuisine, n’avait pas 17 ans et quittait pour la première fois les Deux-Sèvres pour découvrir l’ailleurs et une langue étrangère.
Aînée d’une famille de six enfants, elle et ses petits frères se sont formés aux métiers de la restauration et partagent les mêmes désirs d’Europe. Désirs pourtant teintés d’inquiétude, pour ces enfants de salariés agricoles confrontés à la hausse des prix des céréales. Arrêt sur la matière première du continent : l’éducation de la jeunesse et l’alimentation.
À quoi ressemble votre France ?
Je suis née dans les Vosges, à Épinal, on a rapidement déménagé dans les Deux-Sèvres. Notre maison est dans le village d’Airvault. Ici ma mère travaille dans la traite des vaches – elle est en arrêt maladie – et mon père a longtemps travaillé pour des éleveurs de chèvres avant de travailler pour la communauté de communes.
« J’ai passé mon enfance et mon adolescence à me perdre dans les champs »
Je suis l’aînée d’une famille de six enfants. J’ai passé mon enfance et mon adolescence à me perdre dans les champs les jours de canicule. On partait à 13 heures et on passait la journée à retrouver le chemin de la maison, sans boussole. C’est sur ce…