La France vue par le plus grand contributeur hexagonal à Wikipédia
Nostalgie, mythe du déclin, instrumentalisation du passé, l’histoire se réveille de la campagne avec des courbatures. Deux jours après le premier tour des élections présidentielles, Zadig rencontre le plus grand contributeur de Wikipédia en français, qui défend une vision plurielle de l’histoire.
Face aux crispations identitaires, Zadig plonge dans une histoire polyphonique et contributive, celle créée sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia. Et rencontre son membre le plus actif en France, Polmars. Derrière ce pseudonyme, un passionné de photo de 70 ans qui souhaite garder l’anonymat et vit en Provence. C’est d’ici qu’il consacre des heures à enrichir des pages, à les organiser, à révéler des personnages historiques tombés dans l’oubli. Une mission bénévole, empreinte pour lui d’un idéal démocratique.
De la Formule 1 au cinéma muet des années 1920, il a contribué à des centaines de milliers de pages qui sont collectivement discutées, annotées, complétées. Façon de rappeler que l’histoire, avec Wikipédia, reste une construction en cours.
À quoi ressemble votre France ?
Le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est « patchwork ». J’ai le sentiment que notre pays est un assemblage d’éléments hétérogènes hérités de son histoire millénaire et des vagues successives d’immigration. Et c’est ce qui, à mes yeux, confère sa spécificité à la France, tant sur le plan géographique qu’historique.
On entend souvent parler de « Français de souche », mais je me demande parfois ce que cela signifie. Y a-t-il encore de nos jours des descendants des Gaulois ? Combien de nos concitoyens peuvent se dire « purs Français » ? Quand on regarde toutes les vagues d’immigration successives, que ce soit celle des Romains d’abord, des Gallo-romains, puis des Barbares, des Wisigoths, des Francs – dont notre pays tire son nom –, les vagues d’immigration plus récentes avec les Italiens, les Polonais, les …