Vibrations corses : le disquaire de la rue Fesch
À Ajaccio, tout le monde connaît André Paldacci, unique disquaire de la ville et animateur d’une émission de radio écoutée jusqu’aux États-Unis. Alors que depuis le 2 mars l’île est en proie à de fortes secousses, Zadig en écoute les vibrations.
On est le 18 mars, un jour férié à Ajaccio, c’est la Madunnuccia, la célébration de la sainte patronne de la capitale corse. Secouée par de violentes mobilisations depuis plus de deux semaines, l’île tremble. Zadig s’est mis à l’écoute de ses vibrations, avec un tropisme particulier, le son, et un témoin iconique : André Paldacci – le dernier disquaire de la ville. C’est à dix minutes du tribunal d’Ajaccio – incendié il y a une semaine – qu’on trouve la boutique d’André. Depuis vingt-six ans, ce dernier vend des disques et anime son émission de radio CD Vibrations. Les ondes hertziennes effacent les frontières de l’île, l’émission est écoutée jusqu’aux États-Unis.
Assis sur le trottoir de la rue Fesch, face à sa « grotte », il nous téléphone pour nous raconter son île, à une seule condition : « Ne pas parler politique. » La conversation est parfois interrompue de « cumu va ? » et entrecoupée des échos de la musique derrière lui, un fond sonore qui rappelle la distance. Distance qu’on éprouve aussi lorsqu’en l’interrogeant sur son pays, André demande : « La Corse ou la France ? » Il y a l’île, et il y a le continent.
À quoi ressemble votre France ?
La France, le pays ennemi ? Non, je rigole. Moi, je viens de partout, du moment que les gens sont ouverts et discutent, il n’y a pas de problème.
Ma France, c’est bien sûr la Corse. J’ai une préférence – on ne pourra pas me l’…