Ultima verba
VICTOR HUGO (1802-1885)Temps de lecture : 1 minutes
« Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire », chantait Gavroche devant la barricade. Comme le gamin des Misérables, Boualem Sansal est un enfant des Lumières : avec lui, on emprisonne la parole. À ceux qui placent le romancier ou le poète dans les nuages, Victor Hugo répondait : « Soit. Le tonnerre aussi. »
Quand même grandirait l’abjection publique
À ce point d’adorer l’exécrable trompeur ;
Quand même l’Angleterre et même l’Amérique
Diraient à l’exilé : – Va-t’en ! nous avons peur !
Quand même nous serions comme la feuille morte,
Quand, pour plaire à César, on nous renîrait tous ;
Quand le proscrit devrait s’enfuir de porte en porte,
Aux hommes déchiré comme un haillon aux clous ; (...)
Je serai, sous le sac de cendre qui me couvre,
La voix qui dit : malheur ! la bouche qui dit : non !
Tandis que tes valets te montreront ton Louvre,
Moi, je te montrerai, César, ton cabanon.
Devant les trahisons et les têtes courbées,
Je croiserai les bras, indigné, mais serein.
Sombre fidélité pour les choses tombées,
Sois ma force et ma joie et mon pilier d’airain ! (...)
Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S’il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !
Extrait d’« Ultima verba », Les Châtiments, 1880
«L’affaire Sansal montre la vraie nature du pouvoir algérien »
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L’historien Laurent Martin dresse un état des lieux de la censure et des formes qu’elle a pu prendre et peut prendre à travers la planète. Il met en perspective le cas de Boualem Sansal, qui, à ses yeux, ne doit pas faire oublier, mais, au contraire, mettre en lumière le sort de bien d’autres aut…
[Imprimatur]
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"Imprirmatur" est le mot de Robert Solé, qui cite Voltaire : "c'est le propre des censures violentes d'accréditer les opinions qu'elles attaquent".
« Évidemment, il l’avait fait exprès »
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Un extrait de Joseph Anton : une autobiographie de Salman Rushdie.