Notre tour Montparnasse, inaugurée en 1973, est vraiment d’un autre siècle ! Il a été décidé de la rendre « lumineuse et transparente » par « une métamorphose bioclimatique » de sa façade, en y ajoutant des espaces végétalisés et une serre qui portera sa hauteur à 229 mètres. Elle restera quand même riquiqui en comparaison des 828 mètres du Burj Khalifa de Dubaï. Et ne parlons pas de la Kingdom Tower de Djedda, en Arabie saoudite, encore en construction, qui doit atteindre 1001 mètres.

Ironie de l’histoire, les autorités saoudiennes en ont confié la réalisation à l’entreprise de BTP Ben Laden, fondée par le père d’Oussama. Le terroriste tutoyait les nuages à sa manière : il planait complètement, se croyant mandaté par le Très-Haut. Et, en faisant abattre les tours du World Trade Center, il pensait gagner son ciel. Le voilà six pieds sous terre, en train de goûter aux flammes de l’enfer, sans air conditionné…

La Kingdom Tower est censée offrir une vue imprenable sur la mer Rouge. Mais une question vient tout de suite à l’esprit : pourquoi se limiter à un kilomètre ? N’était-il pas préférable de doubler ou de tripler cette hauteur, quitte à augmenter le nombre d’ascenseurs (on n’en a prévu que 59) ? Une telle retenue est caractéristique des Saoudiens. On dirait qu’ils craignent de voir trop grand ou de violer la nature, alors qu’ils ont absolument besoin d’affirmer leur puissance et de dominer leurs voisins. Ils ne manquent pourtant pas de pétrodollars pour s’élever et jouir enfin des plaisirs de l’existence. Mille et un mètres ne suffisent pas à égaler les mille et une nuits. 

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