AUMETZ (MOSELLE). À la buvette, un cadre photo trône entre les sachets de madeleines et le thermos de café. Un groupe composé d’hommes et de femmes, tout sourire, prennent la pose le long d’un terrain agricole. Noirci aux quatre coins, le cliché est tout ce qui restait du campement des Gilets jaunes d’Aumetz, détruit dans un incendie dans la nuit du 18 août dernier. Le quatrième en neuf mois. « On l’a retrouvé au milieu des cendres », raconte Michaël, 26 ans, sans aigreur. Il écrase son index sur la vitre, esquisse un sourire : « Les bords ont cramé mais nous, au milieu, on n’a pas bougé. » À l’instar de ses camarades, il y voit un signe : « On lâchera rien, et on vaincra, voilà ce que ça veut dire. » 

Ils sont une quarantaine de militants, ce dimanche après-midi, à s’être retrouvés « au QG » : une bande de terre aux abords du rond-point de la commune d’Aumetz (2 300 habitants), entre la départementale et un champ de blé. À l’ordre du jour, débats et coordination des prochaines actions. Le thermomètre avoisine les 40 degrés. Sous les barnums, attablés autour de bières blondes, les Gilets jaunes se retrouvent avec l’enthousiasme d’un jour de rentrée. Ils sont, selon leurs dires, « le noyau dur » de la région. 

« On attendait ça depuis cinquante ans, vous ne pensiez tout de même pas qu’on allait abandonner si vite ? » s’étonne Josette, 72 ans, ancienne secr&eac

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