Pourquoi décembre ? Pourquoi janvier et février ? La signification de ces noms, pourtant si familiers, nous échappe. Ils sont l’hiver tout simplement. Les dictionnaires ne nous révèlent rien d’intéressant sur leur origine latine. À part janvier peut-être, inspiré de Janus, dieu des portes aux deux visages, qui regarde l’entrée et la sortie, donc le début et la fin de l’année.

La Révolution française avait jeté aux orties le calendrier grégorien. Elle ne s’est pas contentée de remplacer les semaines par des décades et de numéroter les années autrement. Le calendrier républicain devait frapper l’imagination, en offrant des dénominations faciles à retenir. C’est le comédien, dramaturge et poète Fabre d’Églantine, très engagé en politique, qui a rebaptisé les douze mois de l’année en se référant à l’agriculture et aux saisons. L’hiver approchait, puis se déroulait pas à pas. Après le temps des vendanges (vendémiaire) et celui des brumes (brumaire), on entrait dans les frimas (frimaire), avant que la neige ne blanchisse la terre (nivôse), que tombent les pluies (pluviôse), auxquelles succédaient les vents de ventôse.

Les pièces de Fabre d’Églantine ne sont pas passées à la postérité. On lui doit en revanche les paroles de l’un des plus grands tubes de la chanson française, Il pleut, il pleut, bergère, composé en 1780. De méchants esprits y ont vu un pamphlet contre Marie-Antoinette ou des sous-entendus érotiques…

Accusé par Saint-Just de royalisme sournois et de tripatouillage financier, Fabre d’Églantine a été guillotiné le même jour que son ami Danton. Une légende ridicule veut qu’il ait fredonné Il pleut, bergère sur la charrette qui les conduisait à l’échafaud. Pourquoi le ciel aurait-il pleuré ? C’était un jour de printemps, le 18 germinal de l’an II, en pleine germination. 

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