J’ai lâché l’école quand j’avais 15 ans. Toute ma vie, j’avais eu envie de faire de la musique mais, faute de temps et d’argent, je ne m’étais jamais lancée. Alors j’ai commencé à apprendre à jouer de la guitare et à faire des reprises des Jonas Brothers ou de Lady Gaga. Le vrai déclic a été l’écriture de ma première chanson en français, Igloo, qui part de mon expérience personnelle. Elle a été fortement influencée par le quartier défavorisé où je vivais au Québec, Limoilou, et par ma classe sociale. Le but n’était pas de sensibiliser les gens mais d’extérioriser ma merde. Il pleuvait sans cesse, j’avais tout le temps les chaussures gorgées d’eau. L’appartement était insalubre et froid. Ça parle de moi qui souffre, de moi qui pleure. 

Pour autant, je n’aime pas qu’on parle d’artistes engagés. Personnellement, je m’engage par des actions concrètes avec des résonances politiques et sociales, mais pas dans ma musique. 

Par exemple, je suis allée à un gala en tee-shirt, jean. Cela a fait un vrai scandale. Ce n’était pas prémédité, mais je considère que cet acte importe davantage pour la cause des femmes qu’une chanson.

P.V. 

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