7 avril 2021. Une nouvelle fois, pas de veillées, pas de marches du souvenir, pas de témoignages publics de survivants en ce premier jour de commémoration. La pandémie de Covid-19 nous confine dans l’intimité de nos foyers. À la nuit tombée, dans la cour de la maison familiale, nous allumons des torches afin de nous recueillir. Plus tard, dans le salon, nous disposons des bougies devant les photographies de nos proches exterminés au printemps 1994. Ce soir, il y a trois générations sous le même toit. Ma fille de 11 ans, hésitante, ose une question douloureuse. Elle veut savoir où repose son arrière-grand-mère, Suzana, assassinée dès les premiers jours du génocide à la paroisse Saint-André de Nyamirambo, un quartier du sud-ouest de Kigali. Comme la plupart des familles de victimes, nous ignorons où se trouvent les corps des nôtres. Chaque année, des charniers sont découverts dans le pays, et les familles tentent désespérément d’identifier des proches

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