L’éclat bleuit à la nuque d’un enfant
Et le feu du soir est sans espérance
 
Cet été-là l’hémorragie fut silencieuse
Et la lumière enfouissait l’humus
 
Ce fut comme un rire idiot sous la chaux,
Quand on ne rit plus – pauvre carne –,
Une dent claire au plus clair de l’espace

Quel butin ce fut là, porté à ras bord ?
Quelle fleur frayée au fer à nos oreilles ?

Sur des collines paisibles, nous butions
Au désert. Seule s’entend la clameur
Des charniers – l’humus est carnivore

« In memoriam Rwanda », dans Passage de l’infini, Obsidiane, 1999, et repris dans l’anthologie J’aurais un royaume en bois flottés, Gallimard, 2017
© Éditions Obsidiane, 1999

 

Nimrod peut célébrer la beauté des pommiers en fleurs ou, à bord d’un TGV, « la science qui donne du chien à l’humaine douceur ». Ses poèmes et ses romans savent aussi se transformer en cris. Contre la misère des migrants en France, la répression de ses compatriotes tchadiens à N’Djamena en 2015. Ou l’indépassable horreur d’un génocide. 

 

 

 

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