Le paradoxe et la révolution
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C’est un paradoxe bien partagé à droite. Tous les candidats de la primaire affichent leur volonté de réduire le nombre de fonctionnaires tout en réclamant plus de policiers, de militaires, de magistrats, de gardiens de prison et, bien sûr, d’infirmières. On écoute d’une oreille distraite ce discours brouillé, puis on s’interroge : comment s’y prendraient-ils pour résoudre cette contradiction ?
Lisons leurs programmes. Alain Juppé prévoit la suppression de 250 000 à 300 000 emplois de fonctionnaires, Nicolas Sarkozy de 300 000. Le premier sanctuarise « l’éducation, la police, la justice, la défense et l’hôpital ». Le second partage le sacrifice demandé entre la fonction publique d’État et la fonction publique territoriale, et relève le temps de travail des enseignants. Bruno Le Maire et NKM tablent, pour leur part, sur une coupe de 500 000 fonctionnaires. Tous deux veulent remplacer aussi souvent que possible le statut de fonctionnaire par un contrat. En clair, finis les emplois à vie, les régimes de retraite privilégiés. Jean-Frédéric Poisson et Jean-François Copé n’avancent pas de chiffres. Le premier supprime le ministère de la Culture et de la Communication. Le second procède par ordonnances, abroge les statuts de la fonction publique et passe aux 39 heures. François Fillon programme la suppression de 600 000 fonctionnaires en promettant 39 heures à tout le monde.
On passe ainsi de la réforme à la révolution. Juppé et Sarkozy paraissent timides comparés à leurs concurrents. Le sujet mériterait bien plus que des petites phrases. Un débat peut-être ?
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