Les petits et les gros
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En 1970, les salariés et exploitants du secteur agricole représentaient presque 12 % de l’emploi total en France métropolitaine. Quarante-cinq ans plus tard, le poids de ce secteur a été divisé par cinq : l’agriculture ne réunit aujourd’hui plus que 2,5 % des personnes en emploi. Cette contraction accompagne la rapide diminution du nombre d’exploitations agricoles : la France en compte désormais un peu plus de 500 000, soit deux fois moins qu’il y a vingt ans.
Pourtant, toujours selon l’Insee, la superficie totale du sol français dédiée à l’agriculture n’aurait que marginalement diminué au cours des dernières décennies : avec près de 28 millions d’hectares cultivés, la France totalise 16 % des terres agricoles de l’Europe des Vingt-Sept – devant l’Espagne (14 %), l’Allemagne (10 %) et le Royaume-Uni (9 %). De ce point de vue, la France semble maintenir son statut de puissance agricole.
Ce paradoxe n’est compréhensible qu’en analysant le destin contrasté des petites et des grandes exploitations. Ce sont en effet les premières qui ont disparu en France au cours des dernières décennies, alors que le nombre de grandes exploitations est supérieur à celui de 1988. Renforçant ce mouvement, la superficie moyenne des petites exploitations diminue, pendant que celle des grandes augmente (leur surface moyenne dépasse aujourd’hui 100 hectares).
Les petites exploitations, en rapide déclin, gardent pourtant un poids significatif : si les exploitations de moins de 20 hectares ne rassemblent plus que 5 % des surfaces cultivées, elles représentent encore près de la moitié (46 %) de l’ensemble des exploitations. Loin de partager les mêmes intérêts, la France agricole est tiraillée entre des activités se déployant à des échelles très variables : de l’agriculture intensive sur très grandes surfaces, extrêmement équipée et peu consommatrice en main-d’œuvre, aux exploitations familiales de petite taille encore très présentes dans les campagnes françaises. Identifiées comme participant à un même secteur d’activité, elles n’ont en réalité que peu de choses en commun.
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