Il ne viendrait plus à l’idée de les traiter de péquenots, de bouseux, de culs-terreux… Et de crainte de les froisser en les appelant « paysans » – même si ce terme n’est nullement une insulte à leurs yeux –, on préfère dire « agriculteurs ».

Les ruraux ne sont pas des rustres, enlisés dans leur cambrousse. En observant de jeunes exploitants inventifs, connectés, ouverts sur le monde, soucieux du sort de la planète, on n’ose plus cultiver de clichés. L’agriculture, qui avait besoin d’adjectifs pour changer de statut, devient biologique, raisonnée, intégrée, durable… Face à tous les excès du business agroalimentaire, à l’élevage en batterie, aux robots de traite ou à la déforestation à grande échelle, les petits producteurs locaux apparaissent comme une solution d’avenir. De nouveaux circuits les réunissent à des consommateurs citadins, animés par les mêmes soucis écologiques.

Arnaud Montebourg s’est reconverti dans le miel et les amandes, sans paraître ridicule. L’ancien ministre de l’Économie s’associe maintenant à des éleveurs laitiers pour produire des glaces fermières. Cela pourrait donner des idées à d’autres candidats malheureux à la présidence de la République. Pour le moment, Jean-Luc Mélenchon ne fait que récolter ce qu’il a semé, et rien ne dit que François Fillon, habillé pour l’hiver, ait envie de tondre le mouton. Mais Ségolène Royal se remet à l’horticulture après avoir perdu le pôle, sachant que, pour elle, il n’y a pas de roses sans épines. Quant à Jean-Marie Le Pen, malgré son grand âge, il pourrait encore planter des choux – à la mode de chez nous, comme il se doit – en se souvenant que la terre, elle, ne ment pas. 

 

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