Quel est le profil des jeunes qui se lancent dans l’agriculture aujourd’hui ?

L’endogamie est toujours relativement forte, la majorité des jeunes qui s’installent restent des enfants d’agriculteurs. Mais plus de 30 % de ceux qui bénéficient des aides à l’installation se lancent « hors cadre familial » (HCF), et ce chiffre n’a jamais été aussi important. Devenir agriculteur est de moins en moins une affaire de naissance.

Les trajectoires des jeunes qui s’installent sont aussi plus sinueuses qu’avant. L’âge moyen à l’installation est de 27 ans pour les garçons et de 29 ans pour les filles, la plupart ayant déjà une expérience salariée. En 2018, les femmes représentaient 30,6 % des jeunes installés.

Autre nouveauté : près d’un tiers des exploitants qui s’installent gardent une activité en parallèle de la ferme. Dans l’Aisne, cela concerne même 55 % des agriculteurs de moins de 40 ans ! C’est un indice de leur réalisme. Pour ce petit tiers d’exploitants, l’agriculture devient potentiellement une étape de carrière.

Revenus dérisoires, suicides, image négative du métier… Que vont-ils faire dans cette galère ?

Pour certains, un peu déconnectés de la réalité, l’agriculture nourrit un imaginaire très puissant de liberté, d’autonomie, quitte à gagner peu… Ils ferment les yeux sur le malaise agricole, la fatigue physique ou la dépendance à un système de production. Certains rêvent de maraîchage, mais n’ont jamais planté une tomate ! Cet optimisme se tempère au fil de l’élaboration du projet.

Il y a aussi des enfants d’agriculteurs vivant à Paris qui s’interrogent sur leur 

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