Euphorie de genre
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Pour Sébastien, masculinité n’a jamais été synonyme de souffrance. L’enfant qu’il était a toujours eu conscience qu’il appartenait au cercle privilégié des hommes et, longtemps, il s’en est accommodé. Chez lui, pas de dysphorie de genre*, bien que la masculinité ne lui ait jamais paru tout à fait satisfaisante. Pas de besoin vital de remettre en question son identité ni d’être reconnu comme fille, quoiqu’il ait rapidement considéré la virilité comme une injonction pesante et stupide. En revanche, Sébastien a toujours été curieux de l’autre genre, attiré par le féminin, ou du moins, par ce que la société avait étiqueté comme tel. Dans la cour de récréation, le garçon cherchait surtout la compagnie des filles. Sauter à l’élastique lui procurait plus de joie que de courir sur un terrain de football pour taper dans une balle. Il aimait aussi particulièrement explorer la penderie de sa mère, l’été, dans la maison de campagne. À l’abri des regards parce qu’un peu honteux, il passait ses grandes robes et s’admirait dans le miroir. Ces envies ne
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