– Dites-moi, Mitterrand, avez-vous remarqué l’attitude du petit Macron pendant qu’on entonne La Marseillaise ? À quoi riment ce bras droit replié et cette main sur le cœur ?

– C’est à la manière des États-Unis, mon général. La France s’américanise.

– Quelle horreur ! J’ai pourtant entendu parler d’un incident avec Donald Trump…

– En effet. La chose a eu lieu en mai dernier, lors de leur première rencontre. Sachant que l’Américain a la vilaine habitude de broyer la main de ses interlocuteurs, Emmanuel Macron s’est montré plus fort que lui. Les yeux plantés dans les siens, serrant les dents, il l’a obligé à lâcher prise.

– De la diplomatie virile. Mais où a-t-il appris à se battre, ce jeune homme ? À ma connaissance, il n’a même pas fait de service militaire. 

– Il a fait de la boxe française, Mon général. Et, selon son ancien professeur, Macron « a une droite lourde ».

– Mais une gauche légère, Mitterrand. Très légère, sans vouloir vous faire de peine. 

– Je vous sers du thé, Mon général ?

– Volontiers. Avec un nuage de lait, s’il vous plaît… À propos, il a bu la tasse, ce PS dont vous étiez le chef !

– Je vous renvoie le compliment. Que reste-t-il de l’ex-parti gaulliste, qui n’a cessé de changer de nom ? Macron l’a fait exploser. Les derniers godillots sont En Marche.

– Et dire que ce jeune n’a pas 40 ans !

– À son âge, mon général, j’avais déjà accompli une riche carrière ministérielle.

– Mais vous n’avez été élu président qu’à 64 ans, Mitterrand.

– Et, vous, à 67… Nous étions vieux, il est vrai, mais aux âmes bien nées…

– Ce jardin est magnifique. Servez-moi encore un peu de thé, voulez-vous ? 

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