Par un nouveau scrutin non démocratique, Vladimir Poutine vient de démontrer qu’il n’a pas l’intention de quitter le pouvoir. Succession et alternance ne font pas partie de son vocabulaire. En d’autres termes, sa priorité consiste à empêcher toute personne de revendiquer la place. Il doit mettre hors jeu les rivaux potentiels et dissuader toute contestation, au sein des élites comme dans la société. 

Persuader les Russes qu’il n’y a pas d’alternative au système Poutine, c’est à cela que servent les élections sans choix. L’important n’est pas d’être aimé ou admiré, mais d’être craint. Et en proclamant une victoire écrasante à 76 %, avec 67 % de participation, le régime écrase la société, et tente de bluffer les médias et gouvernements du monde entier. 

Les responsables russes savent bien que le scrutin ne traduit pas l’expression libre et éclairée des 110 millions d’électeurs. Ils connaissent dans le détail les moyens utilisés par leurs médias, leurs administrations – notamment la Justice et l’Intérieur – et leurs commissions électorales pour écarter les opposants de la course, orchestrer la propagande et ajuster à la hausse le taux de participation et le score gagnant. Pour décrocher une majorité des trois quarts, il leur faut contrôler toutes les étapes et tous les acteurs du processus. 

Le régime bénéficie au mieux du soutien d’un tiers des adultes russes. Sur 110 millions d’électeurs inscrits, Poutine a recueilli officiellement 56 millions de suffrages, en réalité autour de 45 millions (avant fraudes et bourrages d’urne), dont plusieurs millions ont été

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