En 2004, j’étais employé chez SFR. Surchargé de travail et harcelé par un chef de service qui me terrorisait, j’ai fait ce qu’on appelle un burn-out. C’était très violent. Toujours sur le qui-vive, cherchant en permanence à mieux faire, je doutais de mes compétences. En proie à des cauchemars, je partais au bureau la boule au ventre, je souffrais de vertiges, de migraines…

Un médecin du travail et un psychologue m’ont poussé à changer d’environnement. Je suis entré chez Bouygues. Là, au contraire, j’étais sous-employé. Manquant de stimulation et d’enthousiasme, je me sentais coupable de ne pas travailler assez. Au bout de quelques mois, mourant quasiment d’ennui, j’ai fait ce qu’on appelle un bore-out.

Mes débuts au service clientèle d’Orange, en 2017, étaient prometteurs. J’avais enfin trouvé chaussure à mon pied. Hélas, l’année suivante, une nouvelle politique et un changement de management ont tout remis en question. On m’a confié, passez-moi l’expression, un travail à la con. Je ne me reconnaissais pas dans cette tâche absurde. Je n’avais plus de motivation, plus d’énergie, plus de jus. J’ai fait ce qu’on appelle un brown-out.

En disant adieu à la téléphonie en 2021, j’ai quand même été rattrapé par mon téléphone. Des clients me sollicitent en week-end comme en semaine, à toute heure du jour ou de la nuit. Le droit à la déconnexion n’existe pas. Il n’y a plus de limite entre vie professionnelle et vie privée. C’est ce qu’on appelle le blur-out.

J’en ai marre. Un jour, je prendrai mon courage à deux mains et j’avouerai ma passion secrète à mon entourage. Je suivrai une formation de berger et quitterai Paris. Ce sera mon coming-out. 

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