Le sport c’est la vie. Même la vie diminuée ou handicapée. C’est une école qui aiguise les sens quand l’autre école, celle qui dispense le savoir, vous tient assis, immobile, comme si le corps était en retenue, collé. Une école de vie, une école de la vie. Souvent l’expression revient pour dire en quelques mots ce qu’est le sport. À chacun ses cours du soir ou ses sorties du matin. Courir, pédaler, boxer, taper dans une balle ou un ballon, faire de son corps un instrument, à cordes ou à vent, qui saute, souffle, souffre, tend les muscles, expire mais ne meurt pas. Au contraire. 

Rien n’est plus vrai dans le sport que la confrontation avec soi, doublée du combat contre l’autre. Un autre soi-même, « l’homme au masque de frère » écrivait Antoine Blondin. Le sport nous porte à nos limites en même temps qu’il nous apprend la fraternité d’une équipe, d’un collectif, d’un vivre-ensemble qui commence par faire une passe, donner le ballon, épauler un équipier, écouter un entraîneur ou un professeur comme s’il était Dieu le Père chaussé de pointes ou de crampons.

Cette école du sport est irremplaçable. Ni le dopage, ni l’argent, ni les dérives du sport sacrifié sur l’autel des marques et du professionnalisme ne peuvent changer la donne qui remonte à l’enfance : nos corps, en se modelant, affinent nos esprits. On se reconnaît dans ce jeu qui fait la marque de notre humanité, à rebours du sens de la mort et du sentiment de notre fin. Le sport nous dit que nous sommes vivants, et qu’il faut savoir se dépenser sans compter, payer de sa personne pour apprendre à vivre. 

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