« Le trafic d’animaux sauvages est un phénomène d’ampleur industrielle »
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Quelle est l’ampleur du trafic d’animaux sauvages dans le monde ?
Tout d’abord, un point d’attention : une partie de ce commerce est légale. La Convention sur le commerce international des espèces (CITES) autorise l’importation et l’exportation de certaines espèces de manière très régulée. Si on arrive à prouver qu’un animal interdit à la vente, comme un tigre, est né en captivité, alors son commerce devient légal. Mais cela crée des failles.
Quant au commerce illégal, nous sommes là face à un phénomène d’ampleur industrielle. Aucun continent n’est épargné. Selon les États-Unis, c’est le quatrième trafic le plus important de la planète après ceux de la drogue, de la contrefaçon et des êtres humains. Le trafic du vivant (faune et flore) représenterait 17 milliards d’euros par an, d’après l’ONU – dont 14 milliards rien que pour les animaux, selon nos estimations. Mais quand on pense que le marché de la civelle, soit l’alevin de l’anguille, pèserait à lui seul 3 milliards d’euros, on peut considérer que ces estimations sont bien en deçà de la réalité.
Qui sont les acteurs de ce trafic illégal ?
De nombreux réseaux mafieux s’en emparent. Pour eux, c’est une forme de diversification opportuniste. S’ils se font prendre, les peines et les amendes encourues sont bien moindres que pour la drogue, par exemple. Quand on sait que la corne de rhinocéros se négocie à 50 000 euros le kilo, c’e
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