Jules Supervielle - La ville des animaux
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S’ouvre la porte, entre une biche,
Mais cela se passe très loin,
N’approchons pas de ce terrain,
Évitons un sol évasif.
C’est la ville des animaux
Ici les humains n’entrent guère.
Griffes de tigre, soies de porc
Brillent dans l’ombre, délibèrent.
N’essayons pas d’y pénétrer
Nous qui cachons plus d’une bête,
Poissons, iguanes, éperviers,
Qui voudraient tous montrer la tête.
Nous en sortirions en traînant
Un air tigré, une nageoire,
Ou la trompe d’un éléphant
Qui nous demanderait à boire.
Notre âme nous serait ravie
Et la douceur de notre corps.
Il faudrait, toute notre vie,
Pleurer en nous un homme mort.
Les Amis inconnus © Éditions Gallimard, 1934
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