Si je me prénommais Jacqueline
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Le déclin de la France, c’est moi. Rien ne m’y avait préparée. Enfin, j’exagère, il y avait des indices. Davantage que des indices, même. Mais voilà , on a beau faire, on a beau savoir, ça étonne toujours.
« Vous savez, moi, je suis restée vieille France », m’est-il parfois arrivé de dire. Pas tant par conviction que par jeu. Par ennui. Par provocation, aussi, une provocation légère – pour voir, en face, quelle serait la réaction. Vieille France. L’expression daterait de la fin du XIXe siècle. Elle signifie « démodé », « compassé », « à  l’ancienne », d’une manière « un peu ridicule ». Mais moi, ce n’est pas par conservatisme que je l’employais, ni par autodénigrement ; c’était par goût de l’expérimentation. Oui, c’était une phrase d’apprentie chimiste. J’aimais la petite secousse qu’elle provoquait ; le petit choc qu’elle pouvait causer à mon interlocuteur, mon interlocutrice. Ces mots en eux-mêmes n’ont rien de particulier, c’est uniquement dans ma bouche qu’ils se chargent d’une autre teneur, d’une sorte d’électricité. Oui, câ
Cartes sur table
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L’avocat et essayiste Nicolas Baverez – qui publia en 2003 son fameux ouvrage La France qui tombe (Perrin) – et le haut fonctionnaire David Djaïz, enseignant à Sciences Po et auteur récemment du Nouveau modèle français (Allary), nous livrent leur vision dans une discussion appro…
[Déclinomania]
Robert Solé
DEUX idées-forces, à se mettre bien dans la tête :
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Se défaire de la défaite
Thomas Schlesser
Un homme, isolé au milieu d’une bataille fumante, se relève à grand-peine. Il redresse le buste, yeux fermés. Ce tableau est un des symptômes les plus poignants du traumatisme de la défaite française contre la Prusse en 1870, défaite qui est elle-même synonyme d’un sentiment de déclin paroxystiqu…