[Déclinomania]
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DEUX idées-forces, à se mettre bien dans la tête :
1) C’était mieux avant.
2) C’est beaucoup mieux ailleurs.
Pauvre France ! Elle a presque tout perdu : ses colonies, sa guillotine, ses avortements clandestins, les trois quarts de son hécatombe routière, ses bureaux et ses cafés enfumés, l’homophobie sans retenue, l’inceste muselé… On n’y a plus que le mot crise à la bouche : crise économique, crise sociale, crise de l’État, de l’école, de l’hôpital, crise intellectuelle et morale.
Pauvres Français ! Membres d’un pays de second rang qui a perdu toute influence, ils regardent avec envie l’unité de la nation américaine, la liberté d’expression en Chine, l’égalité des castes en Inde, la sécurité quotidienne au Mexique, la stabilité politique en Russie… Si la France est devenue la première destination touristique mondiale, c’est qu’il y a certainement une erreur dans les chiffres : que viendraient y faire chaque année 42 millions de visiteurs, à part observer sa descente aux enfers ?
Le déclin n’est pas la fin, c’est ce qui commence à régresser. Il s’agit d’une action en cours : recul, baisse, affaiblissement, chute progressive, décadence et délabrement.
Une France en déclin ? Elle est surtout malade de déclinisme, ce sentiment bien ancré, mélange d’insatisfaction, de défiance et de pessimisme, qui peut virer chez certains au catastrophisme ou au complotisme. Mais ne voyons pas à notre tour tout en noir : cette maladie peut décliner. Rien n’interdit d’espérer un déclin du déclinisme.
Cartes sur table
David Djaïz
Nicolas Baverez
L’avocat et essayiste Nicolas Baverez – qui publia en 2003 son fameux ouvrage La France qui tombe (Perrin) – et le haut fonctionnaire David Djaïz, enseignant à Sciences Po et auteur récemment du Nouveau modèle français (Allary), nous livrent leur vision dans une discussion appro…
[Déclinomania]
Robert Solé
DEUX idées-forces, à se mettre bien dans la tête :
1) C’était mieux avant.
2) C’est beaucoup mieux ailleurs.
Se défaire de la défaite
Thomas Schlesser
Un homme, isolé au milieu d’une bataille fumante, se relève à grand-peine. Il redresse le buste, yeux fermés. Ce tableau est un des symptômes les plus poignants du traumatisme de la défaite française contre la Prusse en 1870, défaite qui est elle-même synonyme d’un sentiment de déclin paroxystiqu…